Vamos a la playa !!

Au revoir l'occidente, nous passons de l'autre côté de la Havane vers l'est, en commençant par les plages et les couleurs chaudes de la grande région autour de Trinidad.

 

Cela commence inévitablement par un transit forcément compliqué (de Vinales à La Havane puis vers Playa Giron) qui aura encore permis d'éprouver le flegme cubain (tranquillo...) et de passer une nouvelle nuit non programmée à la Havane... On a pu revoir la capitale sous un meilleur jour qui nous a bien réconcilié.

Rapidement, nous avons donc ralié Playa Giron, dans la Baie des cochons : la fameuse baie des cochons où ont accosté quelques milliers de cubains immigrés aux États-Unis, télécommandés par Washington, pour renverser la révolution cubaine, mais sans succès. Cet échec au retentissement international au moment des tensions nucléaires de la guerre froide a d'ailleurs bien alimenté le récit de souveraineté, et encore aujourd'hui on ne se gêne pas pour rappeller l'épisode sur les pancartes et memorials du coin.


En arrivant en bus, nous constatons que la route que nous empruntons est constellée de crabes qui détallent (dans le meilleur des cas) devant les roues du bus. En effet, c'est un lieu de vie et de reproduction de crabes ( j'ai identifié 2 especes) qui vivent de part et d'autres de la route, entre la forêt et la mer.


 

 


 Je n'ai pas bien compris pourquoi ils doivent absolument risquer leur vie sur la route, mais j'imagine qu'ils n'ont pas le choix, car c'est plutôt dangereux (pour eux d'abord) et pour nous, pauvres cyclistes qui risqueront de crever à chaque fois qu'on roulera sur un crabe (et il y en a beaucoup). D'ailleurs, sachez qu'ici, les crabes occasionnent tant de crevaisons qu'une rustine se monnaille 10 euros.

À moi seul, j'ai du me rendre responsable de la mort soudaine d'une bonne vingtaine de bébés crabes. Je leur présente mes excuses. Heureusement, pas de crevaisons toutefois.

Enfin, je vous laisse imaginer l'odeur sur les routes, avec des centaines de crabes, plus ou moins fraîchement explosés sur les routes par 35°c. Les vautours ont du boulot.

La région doit aussi être un lieu de reproduction des Peugeot 405, car une voiture sur deux est une 405. Spéciale dédicace Françoise Walter (que l'on imagine partout, ça amuse beaucoup les enfants).

Au-delà de cet aspect historico-faunistique, Playa Giron, c'est surtout un littoral et des plages qui méritent le déplacement. Nous y posons nos valises quelques jours histoire de disfruiter convenablement de la température et de la couleur émeraude / turquoise de l'eau (le débat est vif), du sable fin, des cocotiers, et des fonds marins qui regorgent de curiosités, coraux et poissons etonnants.

 




Nous passons dans l'eau et sur le sable le plus clair de notre séjour, à prendre des bons coups de soleils, pourchasser les poissons (sans jamais réussir à les saisir...) et a s'émerveiller devant tant d'ingéniosité de création dans la dentelle corallienne. Colin, comme son nom l'indique, est ici chez lui, assez impressionnant d'aisance dans l'eau...


Autour de nous, l'ambiance est quasi 100% cubaine et locale, et pour cause : la plupart des bus ne viennent plus, puisqu'il n'y a plus d'essence, et de toute façon, c'est la saison basse du tourisme (et il n'a pas vraiment repris d'ailleurs depuis le COVID...). Bref, c'est pas la cohue, et ça nous va bien, même si on sent bien que c'est pas la grosse ambiance, et c'est d'autant plus la galère pour trouver a manger, mais on a déjà pas mal écrit la dessus, maintenant on est habitués.


35 km plus loin, nous rallions Playa Larga, autre plage de la Baie des cochons, et y retrouvons une famille d'amis français de La Havane (Hiroko, Jean-Math, Maï et Hugo) qui viennent passer le week end en famille avec des copains colombiens et cubains.

L'occasion de faire de chouettes rencontres, d'échanger sur la situation actuelle, et de s'adonner à quelques plaisirs simples : manger du poisson grillé sur la plage, plonger en snorkeling autour d'une épave de bateau à 15m, boire du rhum et fumer un cigare intimidant, taille bareau de chaise, qui m'a valu une bonne sieste le lendemain.

Le séjour "Playa" se termine alors que nous nous engageons sur une nouvelle étape à inconnue. L'objectif est d'arriver à Cienfuegos, une grande Ville à 80 km de là. Entre les deux, il semble y avoir un village pour faire étape mais aucune casa particular, chez qui loger pour la nuit.

L'aventure, on verra bien...


Commentaires

  1. Contente pour vous .. ça a juste l'air magnifique, apaisant de plonger dans des eaux si claires et de se reposer en famille. Profitez !

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  2. Clarita Banana con franga06 mai, 2023

    Ça m’a vachement intrigué cette histoire de crabes, je suis retombée sur un National Geographic de 1992 A cette période, les crabes quittent la forêt au péril de leur vie pour rejoindre la mer et y déposer leurs oeufs; puis trajet retour vers la forêt, si les vagues n’ont pas eu raison d’eux… La progéniture rejoindra ses parents, seule, quelques semaines plus tard. Je reste bouche bée devant tant d’autonomie… et de bravoure.
    Viva l’aventura !! Plein de bises à vous 4 😘😘

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  3. Hehe sympa la dédicace ! Je transmets ;)
    Dire que cette pauvre 405 a fini pliée dans un terre plein, lancée à l’allure folle de 3km/h … mais 3 km/h mal placés :(
    Bisatous !

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