Bogotá : la pause s'impose

En l'espace de 3 heures, nous voici propulsés dans un monde où les publicités, les voitures et une incroyable densité sont à nouveau omniprésentes. A peine sortis de l'aéroport un sentiment de dynamisme et d' effervescence positive se fait sentir. 

Ce soir, nous sommes accueillis chez Mathilde, Xavier, Robin, Salomé et Noémie, une famille d'expatriés depuis 2 ans à Bogotá (merci Philippe et Dorothée pour cette mise en relation merveilleuse). Nous sommes vendredi et le vendredi chez les Clémentel, c'est apéro pour clore la semaine écoulée : fromage, tapenade, graines, crudités, tarte, récit des uns et des autres, appartement somptueux haut perché ...nous sommes au comble du bonheur et entre de bonnes mains. Grâce à leur accueil et bienveillance nous faisons tomber la pression pour recharger les batteries et prendre le temps de construire notre programme colombien ! 

Chaque jour nous prenons le temps d'une découverte dans cette ville immensément grande mais également de vivre des instants comme n'importe quel autre bogotais : foot, parc, cuisine, courses, cinéma, rencontres de nombreux expatriés qui font la joie des plus jeunes (qui n'ont pas pu échanger avec grand monde ces deux derniers mois) et des plus grands (qui apprécient cette pause dans la pause). 

A la première découverte du centre ville, nous ressentons l'ambiance andine : petits commerces ambulants allant du stand de churros à la vente de billets de loterie en passant par les coques de téléphone et les indémodables tissus bariolés qui nous rappellent notre escapade latino américaine 12 ans plus tôt. Nous déjeunons pour 3 fois rien dans un resto où les almuerzos se composent d'une soupe puis d'avocat, de riz et de viandes diverses et variées... C'est délicieux et déroutant après les deux mois de disette mais tellement ressourçant ! 

Musée Bottero, musée de l'or, musée d'art contemporain, mais aussi Cité des Sciences, Graffiti tour, balade dans le coeur de la ville qui se nomme Candelería.

Les.graffeurs racontent la violence du pays et sur ce message rappellent les disparitions à répétition de syndicalistes, journalistes, militants ...

Nous n'oublions pas non plus de prendre de la hauteur en montant les 1600 marchés vers le Montserrate (nous n'arrivons pas à suivre Adèle décidément bien acclimatée aux 2.600 mètres d'altitude !) 

Ou bien encore en crapahutant dans le páramo majestueux à proximité de Bogotá à près de 3.600 mètres en compagnie de la famille Clémentel.

Les camino real, vestiges des temps passés et qui nous laissent les pieds au sec ...

Et le vélo dans tout ça ? Oui parce que c'était quand même l'objet de notre escapade me direz-vous... 

Le vélo à Bogotá c'est un peu le paradis du cycliste : chrono-vélos (NDLR : autoroute à vélo) atelier de réparation vélo sur le pouce tous les 200 mètres, magasins de vélos à la pointe, fermeture à la circulation du centre ville tous les dimanches matins et cerise sur le gâteau des hordes de cyclistes qui grimpent sur le páramo le weekend par des routes où la priorité est gravée sur le bitume tous les 20 mètres. Cela me donne des idées...

Oui mais sinon, nous quand est ce qu'on s'y met ? C'est le moment tant redouté de vous annoncer qu'après de multiples tergiversations, retournements de situation, des heures de parlementations, nous décidons de faire une pause d'un mois sans vélo et ...avec voiture de location...allons bon mais pourquoi ? Petite fatigue, conseils de Colombiens, dénivelés vraiment vraiment très fort, poids des sacoches. Tous ces éléments nous décident à réaliser la partie la plus montagneuse en voiture et les parties plus plates en vélo dans un mois ...

C'est donc pour nous un sacré changement dans la perspective du voyage, la façon de voyager qui de prime abord ne nous enchante guère. Néanmoins une découverte du pays en deux temps nous plaît assez et soulage Colin qui redoutait devoir remonter rapidement en selle. 

Pendant ces deux semaines nous avons donc mûri cette décision tout en prenant le temps de la mesure de cette ville que nous avons beaucoup aimée !