La Colombie se dévoile...

Sortis de Bogota, nous découvrons enfin un peu du reste de la Colombie. Ces deux semaines de pause nous ont fait un peu perdre le fil de l'aventure, et il faut un peu de temps pour nous degripper.

Les vallées et valons défilent devant nos yeux. Nous prenons peu à peu la mesure de ce que nous avait dit Alejandro, rencontré a Cuba sur son pays : les routes sont sinueuses, empruntent des trajectoires qui défient la physique et ça roule un peu n'importe comment, avec un nombre impressionnant de camions sur les routes.

Surtout, on traverse des paysages foisonnants de verdures même alors que nous chutons d'altitude jusqu'à Villa de Leiba, notre première étape.


Cette ville est une paisible bourgade manifestement riche à en croire ses magnifiques bâtisses fraîchement ravalées, ses rues alignées au cordeau, ses maisons de plain pied aux toits à tuiles romanes. On se croirait au Bois plage en ré ! Ça fourmille de boutiques, de restaurants, d'échoppes de souvenirs, de vendeurs ambulants de chapeau, de vanneries et d'empanadas.


Nous arrivons sous un soleil et une chaleur qui nous rappellent que nous avons vraiment changé de climat depuis la fraîcheur de Bogota. (Les moustiques me le rappeleront également en dévorant mes chevilles).

Ce week end, ça tombe bien , c'est la fête du village et beaucoup de monde est attendu (et les prix s'envolent aussi), c'est le point d'orgue du tourisme local. Toujours est il que nous sommes seuls dans ce camping où nous dépoussiérons enfin notre tente. Nous nous accorderons même une petite soirée bivouac au coin du feu.




Le lendemain nous découvrirons les hauteurs de la ville : des collines verdoyantes à perte de vue. On peine a croire que l'homme a reussi à braver cette topographie épuisante du Boyaca. On retrouve enfin aussi les ambiances de marchés andins, avec fruits, légumes et almuerzos. Enfin!





Villa de Leiba se distingue aussi par son impressionnante place centrale, pavée sur 200 mètres de côtés (soit 40 000 m2 de pavés). D'autant plus incroyable que, comme dis plus haut, le reste de la ville n'est que montée ou descente. Nous y dégustons glaces, bières et soleil rasant.


Quelques jours plus tard, nous ralierons l'immense Lago de Tota,(l'un des plus grand d'Amerique latine) perché a plus de 3000 mètres, bien contents d'échapper a cette chaleur qui commence déjà à nous taper sur le système. Nous serons accueillis par une pluie diluvienne et un froid de canard qui ne se dissiperont que par courtes éclaircies. Il faut ranger les shorts et sortir les ultimes couches.






Juste le temps de bouquiner, faire quelques courses puis de déguster la truite du lac. Aventureux, les colombiens la dégustent dans une sorte de gratin de fromage avec béchamel, champignons et crevette (rien que ça)... Mon esprit tourmenté se dit que ça l'air tellement écoeurant que ça soit forcément être bon. Toutefois, nous resterons sagement sur une truite à la plancha, délicieuse.

La journée se déroule ensuite avec quelques espoirs de beau temps rapidement douchés par des bruines venteuses. (Ce moment, redouté par les randonneurs de tous poils, où en journée vous réalisez que vous avez mis toutes vos couches, alors qu'il ne fait pas encore nuit).

Le soir, la pluie s'arrêtera peu avant le repas pour nous laisser profiter de notre soupe et d'un sublime feu réalisé d'une main de maître pa Julie, la spécialiste es feu et autres barbecues.



Le matin suivant, après plusieurs nuits difficiles et froides, je suis réveillé en quasi sursaut car j'ai subitement trop chaud. Mon duvet est fermé en mode sarcophage, j'ai vite l'impression d'étouffer. Ce sont les premiers rayons du soleil qui me réveillent. Vite je sors de la tente pour observer le spectacle.

Il est 6h, c'est merveilleux. Les oiseaux ont déjà entamé une grande palabre à travers la lagune. Les rayons brulants du soleil sont droits et baignent cette partie du lac d'une lumière si forte quelle m'impose de me rapprocher du hamac pour m'y mettre a l'abri et finir la nuit.
De là, enfoui dans le hamac et arrosé d'une chaleur drue, je regarde le soleil à travers ses mailles oranges, comme jaloux de mon propre bonheur.



 


Ressourcés, nous aurons le temps de nous balader aux sublimes alentours du lacs.



Étape suivante a quelques heures de là à Mongui où nous arrivons à nouveau sous le soleil dans un camping "à la maison". Coup de coeur pour ce joli village aux pierres magnifiquement cuivrées. 

 


On retrouve ce chaud qui nous avait tant manqué (qui sera une fois encore de courte durée...) et Miguel alias "Kiwi" notre guide pour explorer le paramo, ce magnifique écosystème fragile et robuste sur les hauteurs, vers les 3600 mètres. 

 La ballade aux alentours de cette laguna negra sera passionnante, tant sur les paysages parcourus que sur les significations et coutumes dans la culture indigène, racontées et habitées par Miguel, mais quoiqu'un peu ternie par la pluie qui s'accroche décidément à nous et surtout un coup de froid /grippe qui a mis Julie HS.

 







Nous profitons de son repos forcé pour visiter l'une des 26 fabriqués de ballons de Mongui. Oui, de ballons... Je n'ai toujours pas bien compris pourquoi ce patelin est à ce point spécialisé mais on y retrouvait plusieurs dizaines d'ateliers et de magasins de ballons de tous sports. Un bonheur pour nous, surtout lorsqu'il s'agit de se confectionner nous mêmes nos propres petits ballons !


C'est encore trempés et un peu émoussés que nous partons destination Barichara à plusieurs heures de là vers le nord,dans la région du Santander. Là aussi nous arrivons sous un soleil franc dans un camping d'Éden coupé du monde, tenu par un couple de hollandais depuis 2019. On y retrouve l'ambiance backpackers, woofers, cuisine collective etc. Et ici, pour la première fois depuis notre départ, ça parle anglais à tout va (ça fait plaisir de retrouver d'autres nationalités). On trouve aussi une belle faune locale :gros crapaud, énormes lézard gecko et tarentule cachée dans la douche en plein air.

 


 


 Le village de Barichara est magnifique et aussi manifestement riche. Là encore, gros coup de coeur pour l'architecture sublime et les multiples petits bars et restos sous arcades ou dans des cours intérieures. On apprécie tellement qu'on en oublie de faire des photos... Les pierres sont également admirables, et nous les retrouvons sur les sentiers de randonnées alentours.




Et pour finir en beauté, un dernier petit feu...



Commentaires

  1. Coucou les aventuriers !
    Encore merci pour ce récit !
    Pour ma part, je reprends le chemin du travail aujourd’hui, après huit jours de vacances où j’ai réussi à bien profiter. :-)
    Je vous embrasse très fort !

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  2. Au top ces vacances 🌈 ça valait le coup de partir 😁 bises du Vercors. Continuez bien!

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  3. Thomas Walter22 juin, 2023

    Vous avez mis en pause l’aventure vélo pour commencer une aventure camping par grand froid … vous ne vous arrêtez donc jamais ?! ;)

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  4. J'ai plus de mots c'est magnifique et magnifiquement raconté. A chaque fois j'ai l'impression d'être un peu avec vous 😘
    Des bises 🇨🇴
    Cyril (EP)

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