Un retour...tout en douceur

De récits en récits, nous avons appris que si le voyage est une aventure fantastique, le retour peut virer au cauchemar. Alors, nous avons choisi d'atterrir et de prendre le temps pour nous reconnecter, petit à petit. 

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Passées les formalités et le plaisir de retrouver les policiers français pour Colin, nous avons découvert que nos vélos et une partie des bagages étaient restés en Colombie. Signe du destin, nos montures ont préféré poursuivre l'aventure et se faire analyser sous toutes les coutures.
Quoi de mieux finalement que de sortir de l'aéroport plus légers et sans stress de charger les quatre cartons bien encombrants et ainsi profiter pleinement des premières embrassades avec nos familles respectives.
Paris, sa banlieue, Gonesse, Bondy, les autoroutes en chevauchement, Romainville, enfin Fontenay... Tout défile si vite sous nos yeux. Notre enfance. La maison, celle qui nous a vu grandir et reste toujours là, impassible. Le traditionnel poulet fermier, les rires, le vin, le fromage. Ne pas tenter de résumer et puis à quoi bon. Reprendre la vie d'ici, là où on l'avait laissée il y a quatre mois ; c'est peut être mieux ainsi. Quelques jours avec mes parents, puis ma sœur, de passage qui parvient à délier les langues des enfants chamboulés de ce retour. Un régal de se retrouver.

Après cette première vague familiale parisienne, nous filons vers les racines de Marc, qui sont devenues les miennes au fil de l'eau, l'île de Ré. Nous y retrouvons : toute sa famille presque au grand complet, la lumière si particulière le soir tombant, les marais odorants. C'est vivifiant, ressourçant, on prend la mesure au détour de nos échanges de ces quatre mois fous, on devine les lecteurs.trices assidu.es du blog et de là détails et anecdotes trouvent leur public.

 

Cette pause rétaise nous a remplis les poumons d'embruns océaniques et permis de recharger les stocks de pinot, nous mettons à présent le cap vers la Bourgogne avec escale par Paris pour retrouver nos vélos qui se sont enfin décidés à revenir. Prendre le temps...

Les enfants savent que c'est la dernière étape avant le Grand Retour à la maison. Et nous faisons une halte de choix, chez Fabiens, Emilie et Wanda qui nous accueillent chaleureusement à la sortie de la gare de Nuits-sous-Ravières. Quel plaisir de retrouver les copains de longue date et découvrir leur nouveau nid. Deux jours bien remplis en leur compagnie avec le retour du vélo le long du canal de Bourgogne, la rivière et la pêche, la découverte du musée Buffon et de la bourgade de Montbard, sans oublier le safari-berlingo pour observer cerfs, biches, chevreuils et renards en grand nombre. 

 

Cette fois-ci, le Vercors est notre ultime destination avec deux TER, un bus, du vélo et un accueil finalement en toute discrétion. Nous avions prévu (et prévenu) de revenir le jour suivant mais la chaleur grenobloise nous convainc de retrouver vite la fraicheur des soirées d'été.
L'excitation monte dans le bus, les enfants commentent chaque virage, leur sourire est inévitable. Ils rentrent chez eux.
A Lans-en-Vercors, nous sautons du bus car nous avons prévu de finir à vélo en passant par la Via Vercors et son spectaculaire panorama à cette heure-ci. 

Le vent est chaud mais cela nous semble facile à tous. Nous nous délectons de pédaler, nous savourons chaque minute, le temps semble suspendu. Bois Noir, les Geymonds, Fenat, les Gorges du Méaudret, Méaudre enfin. Notre caravane passe et nous croisons nos premiers amis surpris de nous voir ici, alors que nous avions annoncé notre retour le lendemain. Quel bonheur.
Nous sommes attendus chez Claire et Jean-Marc pour les deux prochains jours et profiter ainsi pleinement des copains sans être accaparés par notre maison et la logistique. Quelle chance de pouvoir être accueillis si chaleureusement après ces quatre mois. La soirée va bon train et nous nous endormons les yeux remplis d'étoiles dans le Vercors. 

 

Le lendemain, nous avons prévenu simplement les copains de notre arrivée et d'un goûter pour célébrer ce moment important pour chacun de nous. Les enfants retrouvent presque tous les copains, la piscine (!) et le skate park et courent dans tous les sens. Les plus grands quant à eux racontent et revivent ces quatre mois en toute simplicité.

Le lendemain, c'est à vélo que nous rejoignons la maison. Nous franchissons le portail non sans émotion. Nous sommes revenus. Rien n'a changé, mais nous si (enfin nous l'espérons un peu)...
Devant nous, deux bonnes semaines à retrouver nos marques, notre cocon, nos amis, notre famille, notre Vercors. 

Il n'y a rien de trop avant de reprendre le chemin de la vie professionnelle et scolaire, rythmée et débordante. A nous de nous frayer notre chemin dans cette drôle de jungle. Nous avons su le faire ces quatre derniers mois, avec sérénité, il nous appartient de continuer sur la même lancée.